28 avril 1912
Nous sommes au printemps 1912. Depuis quelques mois, la France vit dans l’angoisse. De dangereux malfrats sèment la terreur en province et dans la capitale. Leurs méthodes sont violentes puisqu’ils n’hésitent pas à tuer des anonymes ou des représentants de la police.
Depuis le braquage sanglant de l’agence de la Société Générale, rue Ordener, à Paris, le 21 décembre 1911, la presse les a surnommés, « Les bandits tragiques » ou « la Bande à Bonnot », du nom de leur leader, Jules Bonnot. Autour de lui, trois autres truands forment sa garde rapprochée : Octave Garnier, Raymond Callemin et René Valet. A ce quatuor viennent se greffer une vingtaine d’autres membres, plus ou moins impliqués dans les différents méfaits.
Au fil de leurs différentes exactions, les membres de la Bande à Bonnot n’hésitent pas à narguer la police et à communiquer auprès des journalistes qui relatent avec force détails leur périple. Ils sont aussi les premiers à utiliser l’automobile durant leurs opérations criminelles et revendiquent leur appartenance au mouvement anarchiste même si l’origine sociale des différents protagonistes est très diversifiée.
Relayés par une presse avide de sensations fortes et cherchant le scoop pour se démarquer de la concurrence, les braquages de la Bande à Bonnot affolent et passionnent la population.
Mais la cavale prend fin le 28 avril 1912. Jules Bonnot est tué par les forces de l’ordre dans son refuge de Choisy-le-Roi, près de Paris. Garnier et Valet subissent le même sort quelques jours plus tard.
En février 1913, vingt-deux membre du groupe sont jugés. Trois d’entre eux sont guillotinés le 21 avril 1913. Les autres sont condamnés à des peines allant de deux ans d’incarcération à la réclusion à perpétuité.
Parmi eux, Kléber Bénard et Henri Crozat de Fleury. Reconnus coupables d’appartenir à la Bande à Bonnot, ils sont incarcérés à la prison de Thouars. Si Crozat de Fleury rejoint ensuite la prison de Pau, Kléber Bénard, lui, reste à la prison de Thouars jusqu’à sa mort en octobre 1918.
La confrontation entre les forces de l’ordre et la Bande à Bonnot entrainera l’armement systématique des policiers et la motorisation des brigades de police. Après avoir défrayé la chronique, la Bande à Bonnot devient un mythe anarchiste. Les romanciers et scénaristes s’emparent de l’histoire de ces malfrats en littérature, au cinéma et à la télévision.
SHAAPT
BP 17
79100 thouars