Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

En 1636, les travaux de construction du nouveau château de Thouars, voulu par Marie de la Tour d’Auvergne, épouse d’Henri III de la Trémoïlle, vont bon train. Le 2 octobre 1636, à Nevers, devant le notaire Defrance, Ismaël Boulenoys, secrétaire de la duchesse, passe commande de carreaux de faïence auprès du maître potier Antoine Conrade. Ces carreaux seront aux armes de la famille de la duchesse, d’azur à une tour d’argent, maçonnée de sable, cantonnée de quatre fleurs de lys. Ils orneront le sol du Grand cabinet de Marie de la Tour.

Ismaël Boulenoys paya à l’avance la somme de 144 livres, montant du prix de 432 carreaux entiers et 96 demi-carreaux.

La duchesse de Thouars pourra alors s’enorgueillir de posséder un pavement de faïence aussi beau que celui de Marie de Medicis au palais du Luxembourg à Paris. En sollicitant Antoine Conrade, elle fait effectivement appel au plus célèbre potier de l’époque, dont la famille originaire de Ligurie en Italie, a fait florès en France, depuis le milieu du XVIème siècle, grâce à Louis Gonzague, duc de Nevers. Au milieu du XVIIème siècle, les Conrade possèderont jusqu’à douze ateliers, faisant travailler plus de 500 ouvriers.

Louis XIV octroiera même à Antoine Conrade un brevet de « faïencier du roi ».

A la fin du XIXème siècle, lors des travaux de réhabilitation du château, les carreaux de Marie de la Tour seront éparpillés. Le Musée de Thouars en possèdent une vingtaine mais d’autres musées et des collections privées en gardent également trace.

visuel©musée henri barré thouars