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02 janvier 1748

Naissance de Redon de Belleville

Aux premières places lors des bouleversements de notre histoire nationale de la fin du XVIIIème siècle, Charles Godefroy Redon de Belleville aurait pu être un personnage de roman !

Né à Thouars le 2 janvier 1748, baptisé en la collégiale du château, il est le cadet des douze enfants  de Joseph Redon de Beaupréau, procureur ducal du duché de Thouars.

Après avoir commencé des études de médecine à Paris, il s’oriente vers le droit et se forme auprès de M. de La Balme, avocat au conseil, puis chez M. de La Guette, procureur au parlement. Par l’entremise de son père, il devient l’un des secrétaires de Turgot puis est nommé par le ministre Necker à l'administration des Domaines.

A la veille de la Révolution, après une altercation avec un personnage proche du roi, il est menacé d’emprisonnement. Pour y échapper, le jeune Thouarsais fuit en Italie où le grand-duc de Toscane l’intègre dans son conseil. Malgré la qualité de vie dont il jouit à Florence, il cherche à rentrer en France pour participer aux changements nés de la Révolution. Mais le bateau sur lequel il embarque fait naufrage. Ayant tout perdu, Redon de Belleville est contraint de séjourner plusieurs mois à Gênes où il travaille auprès du célèbre banquier Cambiaso dont il gagne la confiance. Celui-ci l’envoie alors en France afin de gérer le domaine qu’il vient d’acquérir en Normandie.

Mais Redon de Belleville s’ennuie vite sur ces terres campagnardes. Il rejoint Paris où plusieurs membres de sa famille ont su se positionner auprès du gouvernement de la jeune République. C’est ainsi que Saint Just, ministre des Affaires étrangères, charge Belleville de repartir en Italie pour obtenir le soutien du roi de Naples, des sénateurs de Venise et du pape. Malgré leurs désaccords sur le sort de la France, le souverain pontife le gardera en sympathie et une correspondance s’établira pendant plusieurs années.

La mission diplomatique s’avère infructueuse mais elle permet à Redon de Belleville d’échapper aux massacres de la Terreur. L’amitié qui le liait à Saint-Just fait de lui un ennemi de Robespierre. Evitant Paris, il s’installe en Provence où il est néanmoins emprisonné pendant huit mois. Mais arrive le Directoire…

Bonaparte le nomme consul de France à Livourne en 1796, alors port de première importance pendant la campagne d'Italie.

De retour en France, Redon de Belleville est nommé député du département des Deux-Sèvres en novembre 1799 mais doit démissionner rapidement puisque Bonaparte le renvoie en Italie l’année suivante au titre de commissaire général des relations commerciales en Italie, chargé d'affaires des ports italiens. Puis c’est l’Espagne qui l’accueille en tant que commissaire général à Madrid.

L’estime que le futur empereur porte à Redon de Belleville n’est pas feinte. Un échange entre les deux hommes, lors d’une entrevue à Malmaison rapportée par un témoin, est révélatrice.

« Que dit-on de moi à la cour de Madrid ? demande Bonaparte.

-On dit, répondit Belleville, que vous préparez un trône et que vous allez revêtir les ornements de la royauté, répond Belleville.

-Et que pensez-vous de ce projet ? poursuit le Corse

-Je pense que Washington n'a pas eu besoin de recourir aux vains prestiges d'une couronne, et que le premier des citoyens pourrait se dégrader en devenant le dernier des monarques »

 

Redon de Belleville gardera les bonnes grâces de Napoléon durant l’Empire. Nommé préfet de la Loire-Inférieure en février 1804, on le retrouve intendant général du pays de Hanovre deux ans plus tard et en Illyrie sur la côte Adriatique en 1811, année durant laquelle il est titré baron d’Empire. Revenu en France pour raisons de santé, il est appelé aux fonctions d'administrateur des Postes de l'Empire, place qu'il occupe jusqu'à sa mise à la retraite en août 1816.

Mais les idéaux de jeunesse de Redon de Belleville sont bien loin. Lui qui fut un ardent républicain puis un fidèle de Napoléon n’hésite pas à rallier les Bourbons à la chute de l’Empire, devenant maître des requêtes du roi Louis XVIII qui lui remet la Légion d’honneur.

Retiré dans son château de Bailly, près de Versailles, il meurt le 10 avril 1820 et est inhumé au cimetière du Père Lachaise. Sur la tombe de ce Thouarsais à la vie aventureuse est gravée cette épitaphe :
« Bon citoyen, bon père, ami sincère, sa femme et ses enfants inconsolables ont érigé ce simple monument à sa mémoire.»

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