Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

Cette fois, c’est sûr, les Allemands sont partis, c’en est fini de l’occupation. Après plusieurs jours d’angoisse et de questionnements ponctués par le bombardement des ponts et infrastructures ferroviaires, ce samedi 2 septembre 1944, Thouars est libérée ! Elle est la première ville du département officiellement débarrassée du joug de l’oppresseur.

Le drapeau tricolore est hissé sur la place Lavault et on chante la Marseillaise. La mairie a demandé des affiches annonçant la reddition allemande qui doivent être placardées le lendemain sur les murs de la ville.

Mais en cette journée de libération, on est loin d’un esprit de fête. Bientôt vont arriver les premiers règlements de compte qui ouvriront la sombre période de l’épuration.

Pour l’heure, les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur), résultant du groupement des principaux mouvements de la Résistance, prennent possession du commissariat rue Camille Pelletan où ils installent leur quartier général. Les maquisards procèdent aux premières arrestations, notamment auprès des personnels travaillant au service de la police allemande.

Une triste nouvelle vient assombrir cette journée de libération. Dans le cadre des opérations de déminage, le Thouarsais Henri Devautour est tué par l’explosion d’une mine antichar près du pont de Vrines vers 10h30.

Résidant rue Voltaire, mécanicien et propriétaire d’un garage, il s’était engagé dans la Résistance et fut intégré en mars 1944 aux FFI avec le grade de Maréchal des logis. Ce drame touche considérablement la population qui accompagne en masse le convoi funéraire d’Henri Devautour quelques jours plus tard.

Et parce que cette journée de libération reste un moment grave, sans effusion de joie, le couvre-feu est décrété à 10h du soir.

Visuel ©crrl